ABRAËL Ψ know his enemies and his master.

Le sol semblait trembler sous ta présence alors que tu t’enfonçais dans la forêt. Le corps de l’humaine que tu possédais avait un fonctionnement bien diffèrent. Tu n’arrivais pas encore à te déplacer sur tes deux jambes comme ils faisaient. Tu peinais à tenir un court instant sur tes jambes alors tu revenais sur tes quatre appuis pour continuer à avancer. Cela était tout de suite mieux. Quand tu trouvas l’arbre qui te servirait de refuge, tu te mis à t’entraîner. Sans répit, jour et nuit, ne t’arrêtant seulement quand tes instincts t’étaient insupportable à retenir et que tu partais chasser, abandonnant le temps d’une chasse ton apparence humaine volée. Puis quand tu reprenais un peu de contenance, tu continuais à apprendre à marcher, forçant sur tes membres, les pliants à devenir bipède. Et ce fut après plusieurs tibias brisés, après plusieurs grognements de colère poussés, après des semaines d’efforts passées, tu marchais. C’était une véritable victoire à tes yeux et tu t’autorisais plusieurs jours de repos total.

Alors que tu digérais la proie que tu venais de tuer après l’avoir chasser, une odeur  vient te déranger. Cassant l’os de ta dernière victime entre tes mains, testant ainsi la puissance de tes bras, tu restais cependant sur tes gardes, prêt à défendre ton territoire. Tu savais que des créatures d’Eve avaient aussi élu domicile dans cette forêt et tu étais prêt à les tuer tous s’ils s’approchaient de son arbre. Tes griffes s’enfonçaient dans l’intérieur de l’os, cherchant les derniers bouts de nourriture. Tu jetais l’os au pied de l’arbre et te réajustais sur ta branche, collant ton dos nu à l’écorce. La veste de son hôte était suspendue plus haut alors que tu ne portais sur toi qu’un simple jean, sans rien en dessous. Tu trouvais déjà ce simple bout de tissu gênant sur toi alors mettre autre chose serait te mettre plus d’obstacle à une éventuelle fuite. Lorsque l’odeur se mélangeait à des bruits de pas, tu compris que quelqu’un s’approchait de ton territoire, prenant ta veste pour la mettre sur tes épaules, tu te laissais tomber au sol pour faire face à l’étranger. Sans même avoir eu le temps de le voir, tu avais sentis que cela était un démon. Tu étais encore plus sur tes gardes, sachant que certains d’entre eux étaient envoyés par Alastair pour te retrouver. « Qui vous envoie ? » Autant savoir tout de suite si tu devais te salir les mains ou non.

J'aime la forêt. Allez savoir pourquoi, j'adorais y passer du temps depuis que j'étais arrivé dans cette ville, à Beacon Hills. En même temps, il fallait dire que les arbres et la verdures changeaient de l'Enfer. Et puis celle-ci avait un petit quelque chose de magique, de mystérieux. Quelque chose qui me plaisait. Enfin, je ne vais pas faire l'éloge de la forêt pendant longtemps non plus, ce n'est pas le plus intéressant. Non, j'aimais y passer du temps et le plus étonnant était les rencontres que j'y faisais. C'était incroyable le nombre de gens qui se promenaient dans cette forêt. C'était sans compter bien sûr sur de nombreux chasseurs ou certaines créatures. Non pas que ça me dérange lorsqu'il s'agit de me remplir d'énergie. Il suffit que la personne me plaise physiquement et j'en fait ma proie. Dans la forêt, les gens étaient toujours seuls ou bien par petit groupe et c'était d'autant plus facile de les séduire puis de les tuer sans qu'il n'y ait aucun témoin. Aujourd'hui, j'avais besoin d'énergie et donc d'une proie. J'étais donc allé dans la forêt tout bonnement avec l'idée de rencontrer une proie intéressante. Mais alors que je me promenais dans cette forêt, une odeur particulière m'attira. L'odeur d'une proie pas comme les autres. Quelle odeur ? Je ne pouvais même pas le dire, c'était une odeur qui m'était encore inconnue. Non pas que je renifle les odeurs comme les chiens ou quoi, j'ai ma propre méthode pour repérer mes cibles. Ceci étant dit, je m'approchais d'un arbre pas bien différent des autres, mais qui avait un quelque chose de particulier. Ou plutôt, sur lequel reposait quelqu'un. Une jeune femme.

Elle était belle, je ne pouvais pas le nier. Elle avait un beau visage et des formes comme il fallait où il le fallait. D'ailleurs, elle ne portait qu'une veste de cuir qui cachait à peine sa poitrine et m'offrait une magnifique vue. Je ne pouvais m'empêcher d'étirer un sourire, comme à chaque fois que je rencontre quelqu'un qui se méfie de moi. Parce que derrière ce visage, je voyais qu'elle n'était pas humaine. Je pensais à un démon, mais je n'en avais jamais vu de pareil. Non, je ne savais pas exactement face à quoi je me trouvais, mais je savais que cette créature ou je ne sais quoi venait du même endroit que moi. De l'Enfer. Qui m'envoyait ? Est-ce que cette fille était une fuyarde ? Elle serait dans le même cas que moi dans ce cas. Je levais légèrement les bras en l'air en signe de reddition, mais la fixait toujours avec ce sourire mi-amusé mi-narquois. " Personne ne m'envoie, je ne suis sous les ordres de personne depuis un certain temps. " Elle ne me croirait peut-être pas, mais peu m'importait. De toute façon, elle pouvait tenter de me résister, elle succomberait forcément. Ils succombent tous. Sans exception.

Je me rapprochais doucement, sans vouloir trop l'effrayer non plus alors juste d'un pas et la détaillait de haut en bas. Oui, vraiment à mon goût. Je crois même que je me suis mis à me lécher les lèvres, comme tout bon prédateur face à sa future victime. J'observais les alentours, pour être bien sûr que ce n'était pas un piège et que des démons venaient m'attraper, puis je la fixais dans les yeux. " Je ne suis qu'un démon qu'on pourrait considérer comme mineur. Je me nomme Abrahel et tout comme vous en avez l'air, je suis en fuite aussi. De l'Enfer. " Peu importe qu'elle soit vraiment en fuite ou pas, ce n'était pas des informations que Crowley ne connaissait pas et ça n'aiderait en rien à me capturer. J'osais finalement poser la question qui me titillait, continuant à l'observer comme si je découvrais quelque chose pour la première fois. " Mais qu'êtes-vous ? Vous semblez proches des démons, mais vous n'y ressemblez pas. Alors quoi ? " Je relevais le visage et repérait ce que j'avais senti au fait. L'odeur du sang. Cette femme venait de bouffer quelqu'un. Mais ce n'était pas une créature d'Eve. Alors quoi ?