Sam Winchester + i'll never be your chosen one

Dallas, 6 Avril 1990.

J’ai ouvert le livre bizarre de papa aujourd’hui. Y’a des dessins bizarres. Une dame qui brûle est dessinée. Je crois que c’est ma maman. J’arrête, ça me fait pleurer les yeux.


Dean est parti chercher à manger. J’ai faim et j’ai peur, tout seul. Les murs craquent. Les voisins font des bruits bizarres. Mon papa me manque.

PS : j’ai encore ouvert le livre de papa.

Wyoming, 28 Août 1991.

Je croyais t’avoir perdu. Les monstres existent. J’ai tout lu. J’ai peur.


C’est Noël. Papa est pas là. Ce que Dean a fait à manger avait un goût bizarre. Mais il est là. Pas papa.


Papa n’est pas venu….Et s’il était mort…. ?



J’entre rapidement dans la chambre du motel, de rage, et attrape le premier sac avant de commencer à y enfourner mes affaires, hors de moi. Mon père et mon frère sont sur mes talons, évidemment. C’est en rangeant pêle-mêle tout ce qui me tombe sous la main que je redécouvre ce carnet, mon journal intime, caché sous dans la poche intérieure d’une de mes vestes. Je le trimballe partout avec moi sans prendre la peine de le rouvrir. Je sais parfaitement par quoi il finit. Avalant ma salive avec peine, je fronce les sourcils en entendant la porte s’ouvrir avec force. Ça me motive suffisamment pour ranger mes affaires à vitesse grand V et mettre mon sac sur mon dos. Et des cris, et des bousculades, encore. Mais je suis déterminé. Repoussant pour la énième fois mon père, dents et poings serrés, je me dirige vers la porte mais mon frère vient se poster derrière moi.

« - Sammy, s’il-te-plaît, il pense pas tout ce qu’il t’a dit... »

Dean. J’ai même pas le courage de lui dire au revoir correctement. Je baisse les yeux pour me redonner contenance mais je ne réponds pas, alors qu’une voix glaciale s’élève derrière mon dos, me faisant frissonner.

« - Oh que si je le pense. Si tu pars mon garçon, alors ne reviens plus jamais. »

Ça suffit. J’en ai assez. Il faut que je parte, et vite. Je repousse mon frère, avec quand même un peu moins de froideur que pour mon père, et fais tourner la poignée de la porte entre mes doigts.

« - Sammy... »

Ça me brise le cœur, mais me voilà déjà parti. J’accélère le pas et m’enfonce dans la nuit pour ne pas qu’ils me retrouvent. Enfin, qu’il me retrouve. Oui, parce que je sais que Dean me cherchera. Pas notre père.

Bonjour, je me présente, Sam Winchester. À peine la vingtaine. Ma mère est morte dans un incendie dans ma chambre, alors que je n’étais qu’un nourrisson. Mon père, mon frère et moi, on a réussi à s’en sortir. Mais depuis cet évènement, tout est devenu trop bizarre. Mon père a changé. Je trouvais mon frère marqué. On vaquait de motels en motels sans que je comprenne grand-chose. Jusqu’à ce que les absences répétées de mon père me paraissent louches. On était des enfants, et on était livrés à nous-mêmes. C’est pas vraiment comme ça que ça se passe dans la vie, d’après ce que je pouvais voir à la télé. Sans rappeler qu’on était cloîtrés à longueur de journée. Dean se faisait disputer dès qu’il sortait un peu. Il paraît qu’il fallait qu’il me garde. Mais je pouvais me garder tout seul.

D’ailleurs, c’est lors d’une sortie en cachette de mon grand-frère, après avoir fait mine de dormir bien sagement, que j’ai tout compris. J’ai récupéré le journal de papa que Dean cachait. J’ai aussi compris pourquoi Dean dormait toujours avec une arme sous son oreiller. Il m’avait assez rabâché que c’était en plastique, mais plus je me grandissais, moins j’étais dupe. Ce que j’ai trouvé dans ce cahier m’a terrifié : les monstres existent. Tous. J’ai regardé plusieurs fois sous mon lit en le lisant pour m’assurer qu’aucun d’eux ne m’épiait à cet instant précis. Mon papa les chassait. Au final, il y avait eu un peu de vérité dans tout ce que Dean m’avait raconté : mon papa était un héros. À sa manière.

Je me souviendrais toujours de ma réaction quand j’ai découvert le sort de ma mère. Un démon. Un démon l’avait tuée. Je savais même pas à quoi ça ressemblait. Mais je m’étais promis, à cet instant, de le retrouver, et de le tuer. De le tuer de mes propres mains s’il le fallait. J’allais devenir ce héros dont toutes mes histoires parlaient. Le héros qu’on voit à la télé. Est-ce que j’étais assez pur pour ça ?

Mais seulement voilà. Plus j’ai grandi, moins j’ai supporté cette vie. Hôtels, déménagements fréquents, changer constamment d’établissements scolaires, chasses…Adolescent, Dean s’est aussi mis à chasser, suivant mon père dans cette folie obsessionnelle, traquer tous les monstres existant, sans jamais cesser de rechercher le démon aux yeux jaunes, Azazel, responsable de la mort de ma mère. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ça a été mon tour de les accompagner. J’ai tué de belles saloperies. Mais j’en avais assez de cette vie. Il me fallait prendre du recul, respirer, loin d’eux. Alors, arrivé à vingt ans, je me suis inscrit à l’université de Standford. J’avais des remords de laisser mon frère derrière moi. Mais la bourse que j’avais eu pour mes études, pour moi, c’était un signe ; le signe que je devais et pouvais faire ma vie loin de tout ça.

Et ce n’est pas une fois sur place que j’ai changé d’avis. Au contraire. J’ai rencontré des personnes formidables, des profs géniaux. Je n’ai pas eu de mal à me faire d’amis, contrairement à d’habitude, et même l’un d’eux, Brady, m’a présenté à Jessica, une fille géniale dont je suis rapidement tombé amoureux. C’était trop beau pour durer.



Un soir comme un autre, Dean fait irruption dans mon petit nid à Standford, pour m'informer que papa est sur une chasse depuis un bon bout de temps, et que le silence radio autour de ça ne présage rien de bon. Bon gré mal gré (malgré tout, je suis heureux de le revoir), je laisse ma petite-amie toute seule. Une chasse s'est imposée à Dean et moi. Mais quand tout semble terminer, quand tout semble rentrer dans l'ordre, c'est là que le pire commence. Après des au-revoir à demi-mot avec mon frère, je retourne dans mon chez moi à Standford. Sur le plafond de ma chambre, Jessica, ma petite amie, pétrifiée. Et puis, une chaleur. Une chaleur étouffante. Des flammes. J'hurle à m'en arracher les poumons. Derrière la porte, Dean comprend et entre en trombes, m'extirpant des flammes avant qu'il ne soit trop tard. Ma petite-amie est morte de la même manière que ma mère. Une mort horrible déjà vue dans l’un de mes cauchemars. Me dire que j’ai fait un rêve prémonitoire me terrifie, et me culpabilise aussi. J’aurai du y prêter plus d’importance. J’aurai du la protéger. Mais ça, je ne le garde que pour moi. À compter de ce jour, je me suis promis que je vengerai sa mort en butant toutes les saloperies que je croiserai. Je reprends la route avec mon frère. Je reprends la chasse. Plus rien ne me retient dans ce qui fut il n’y a pas si longtemps mon petit coin de Paradis.

Notre père tiens, parlons-en. Après des centaines de coups de fil, on retrouve sa trace entre deux chasses. Mais quand je me trouve en face de lui, je ne peux pas m’empêcher d’exploser. Surtout en voyant Dean lui obéir au doigt et à l’œil sans lui poser de questions. Ça m’a toujours dépassé. Soit. En mettant chacun nos rancœurs de côté, on découvre une arme massive : le colt. La seule arme capable de tuer tous types de créatures. Mais surtout capable de tuer le démon qui nous a gâché la vie : Azazel. Et puis tout va trop vite. Des saletés de démons de partout, qui en ont après nous. Meg, démon que j’ai rencontrée avant en pensant qu’elle n’était qu’une jeune fille sympathique, veut mettre un terme à la « Dynastie Winchester ». Mais on arrive à s’en sortir. Sans compter sur Azazel, qui possède notre père. Il réussit à reprendre le contrôle sur le démon aux yeux jaunes. Il me demande de l’abattre avec le colt, de tirer pour abattre ce démon une bonne fois pour toutes, pour faire se terminer ce cauchemar qui dure depuis plus de vingt ans. Mais tirer, ça veut aussi dire tuer mon père, et je n’en suis pas capable. Trop faible. Le démon s’échappe. Encore. Mon père et mon frère sont dans un piteux état. Il faut aller à l’hôpital. Tout de suite. Encore remué par ce qui vient de se passer, je me concentre de mon mieux sur la route ; mais un camion fou nous percute. Les blessures de John et de Dean s’aggravent. Je suis le seul à m’en tirer pas trop mal. À l’hôpital, c’est la panique ; mon père se réveille, mais Dean, c’est autre chose. Les médecins disent qu’il a perdu beaucoup de sang et qu’il pourrait ne pas se réveiller. Cette nouvelle me met dans tous mes états. Surtout que je sens qu’il se passe quelque chose. Qu’il est là, qu’il essaie de nous parler. Est-ce que je deviens fou ? Mon père ne pense qu’au colt et à Azazel, ça me rend barge. C’est lors d’une énième dispute que quelque chose se produit : un verre d’eau qui tombe tout seul sur le sol. Finalement, je réussis à communiquer avec l’esprit de Dean qui est bel et bien parmi nous. Une faucheuse se balade dans l’hôpital. De son côté, notre père s’apprête à faire quelque chose qu’on ne soupçonne même pas : somner Azazel de venir et lui donner le Colt, refusant ainsi de le tuer, pour qu’en échange, il secoure Dean. Mais cet enfoiré de démon ne se contente pas de ça : il veut aussi la mort de mon père en échange de la vie de Dean. Ce qu’il obtiendra. Quand je découvre mon père, sans vie, dans sa chambre d’hôpital, c’est plus qu’un choc. J’ai le cœur qui se fend. Quand j’y pense…Malgré toutes nos disputes, on n’a jamais pu se dire vraiment qu’on s’appréciait. J’espère qu’il savait que je l’aimais malgré tout. Qu’il ne soit pas parti en pensant que je le détestais. Après ce sinistre évènement, Dean et moi décidons de rester ensemble. On est tout ce qu’il nous reste.



C’est aux alentours de cette période que l’étrange refait surface. Je refais des rêves prémonitoires. Cette fois, ils portent sur des gens que je ne connais pas ; ça devient de plus en plus violent, j’en tombe parfois en transe, et ça me fait peur. C’est quoi ce délire ? Je suis médium, maintenant ?  Ça me terrifie et me culpabilise à la fois. Lorsque j’arrive à convaincre Dean de se rendre à l’adresse vue en rêve, comment ne pas se sentir coupable en arrivant trop tard ? En voyant déjà la victime giser sur le sol ? Sur un autre plan, je me remets lentement de la disparition de Jessica. Je ne l’oublie pas, ça, jamais. Madison m’y a un peu aidée. Madison ? Une jeune femme, rencontrée lors d’une chasse. Elle est passée de victime à coupable : c’est une loup-garou. Mais je suis vraiment amoureux d’elle ; je veux l’aider à s’en sortir. Vraiment. D’ailleurs, j’y suis presque arrivé. Dean et moi l’avons presque « guérie » de sa nature. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Effrayée par sa « malédiction » et ce qu’elle pourrait faire, elle me demande de la tuer. Perdre un être cher, encore ? Non. Non, ça fait 4, je ne peux pas, je ne le supporte pas. Ça me fait beaucoup trop mal. Dean se propose de le faire à ma place pour me soulager. Mais elle me demande de le faire. C’est à moi de le faire. Le cœur brisé, je le fais. Boom. Et boom, un coup de plus dans le cœur de Sam Winchester. Dans ma vie, on n’a pas vraiment le temps de se reposer, de prendre le temps de fermer quelques cicatrices. Il y a toujours quelque chose qui nous tombe dans le coin de la gueule. Transporté par Azazel dans un village abandonné, je me retrouve avec d’autres jeunes. Rapidement, je comprends qu’eux aussi ont des pouvoirs particuliers, comme moi. J’essaie de les rassembler, de les calmer, mais c’est loin d’être simple. Et évidemment, je n’arrive pas à joindre Dean. Azazel parlait toujours de projets me concernant. Est-ce que c’est ce à quoi il faisait référence ? J’apprends avec stupeur ce qui m’est arrivé, au même titre que tous les autres. Le démon aux yeux jaunes nous a fait boire de son sang lorsque nous étions des nourissons. Voilà la cause de nos pouvoirs. Mais avant de pouvoir établir une stratégie, tout est parti en vrille : les nerfs de chacun ne supportent plus ce petit jeu. Rapidement, c’est une épreuve de mort subite : les disparus s’enchainent. Ava, jeune femme pourtant douce et assez déboussolée par tout ça, a mené savamment sa barque : ce n’est pas la première fois que ça lui arrive. En fait, elle en a déjà tué beaucoup ici. Elle se dit spéciale et fait tout pour obtenir la reconnaissance qu’elle dit mériter. Mais elle trouve elle aussi la mort. Ne reste plus que Jake et moi. Jake est tout aussi déterminé qu’elle. Il ne doit en rester qu’un : il faut donc qu’il me tue. Je ne réussis pas à le raisonner ; alors, en profitant d’un moment d’inattention, j’en profite pour l’assommer, afin qu’il me laisse tranquille. Moment que choisissent Dean & Bobby pour me rejoindre, après m’avoir retrouvé. Je ne sais même pas où je suis. Je me sens tellement rassuré en voyant Dean. Mais le soulagement fait place à la douleur : Jake s’est réveillé et me plante dans le dos avant de partir en courant. Il est le grand gagnant, et moi je m’effondre dans les bras de mon frère, sans vie. Mais Dean n’a pas dit son dernier mot. Il passe un contrat avec un démon pour me ramener à la vie. En échange de cette faveur, il prendra un aller simple pour l’Enfer dans un an. Quand je reviens à moi, je n’arrive pas à y croire. Je ne veux pas que mon frère se sacrifie pour moi. Je fais tout ce qui est en mon possible pour trouver un moyen de l’empêcher de courir à un tel sort. Azazel est tué pour de bon.



Puisque le Mal n’arrête jamais, ce triste sort ne nous empêche pas de reprendre les chasses ; Dean fait celui qui n’en a rien à faire mais je ne suis pas dupe : je sais qu’il a la trouille. Alors que nous sommes dans une position assez délicate avec quelques démons, une jeune femme débarque dans le décor et les tue un à un, à l’aide d’un couteau mystérieux mais efficace. Plusieurs jours après, cette jeune femme, je la recroise : elle dit vouloir nous aider, me parle de ma mère et de ses amis dispurus. Peu de temps après, je réalise qui elle est vraiment : un démon. J’aurai pu retourner son couteau contre elle et l’affaire aurait été réglée, mais elle ne cesse de me répéter qu’elle peut m’aider à éviter l’Enfer pour Dean. Je la crois. J’ai le choix ? Non. C’est la seule issue possible. Une douloureuse rencontre avec l’Embrouilleur, créature puissante déjà rencontrée au cours d’une chasse (et apparemment impossible à tuer) me fait revivre plusieurs fois la même journée, chacune d’elle proposant un évantail de morts différentes pour Dean Je le vois mourir sous mes yeux, sans pouvoir faire quoi que ce soit, et ça recommence à l’infini. Une torture, une douloureuse leçon, peut être ? Finalement, je réussis à le trouver dans cet univers parallèle. Je lui sonne les cloches, pensant que ça suffirait à l’arrêter. Et cet imbécile me l’a fait croire aussi. Il prétend me ramener à la réalité. La preuve : les Mardis interminables font place à un Mercredi tout ce qu’il y a de plus normal. Mais Dean se fait tout de même tuer. Et cette fois, rien ne recommence. Il n’y a plus rien. Sauf la mort. Je passe 6 mois, complètement dévasté. Je deviens une machine de guerre, enchaînant les chasses, tuant tout et n’importe quoi, sans jamais m’arrêter de tracer cet enfoiré d’Embrouilleur. Quand je le retrouve enfin, de toute cette haîne accumulée, n’en ressort qu’un grand désespoir. Il me répète la même chose : que je dois laisser Dean partir, qu’il est mon point faible et que les moins bien intentionnés le savent. Mais je m’en fiche. Je veux mon frère. Obstiné, je le supplie, ravalant ma fierté. Il finit par céder. Mais même avec Dean revenu, ça ne règle pas le plus gros problème : l’Enfer, qui se rapproche de plus en plus.

Mais on se fait avoir : elle ne peut pas nous aider. On ne peut pas y échapper. Une démone puissante, du nom de Lilith, a réussi à posséder Ruby. Elle nous piège et fait appel à des chiens de l’enfer le soir où mon frère doit faire son plongeon en enfer. J’ai beau la supplier, rien n’y fait : elle me force à regarder les chiens de l’enfer ouvrir les entrailles de Dean. Une lumière blanche. Elle essaie de me tuer à mon tour, mais rien n’y fait : Ruby ou Lilith, je n’en ai rien à faire, je veux tuer, venger Dean, et tuer encore. Mais elle s’enfuit. Voir Dean dans cet état, c’est la fin pour moi. Je sombre dans l’alcoolisme, la violence, les chasses, tente de former des pactes avec tous les démons que je trouve mais chacun d’eux refuse, trop contents de nous voir séparés, trop contents de me voir aussi vulnérable.



Mais Dean est revenu. Revenu sans que je réussisse à faire quoi que ce soit pour ça. Pourtant, c’est pas faute d’avoir torturé des démons pour les faire parler. Mes pouvoirs se sont améliorés. Grâce à Ruby. Boire son sang me rend plus fort. Plus fort, plus de puissance, donc plus de démons exorcisés, sans blesser mortellement les véhicules qui les abritent. Une manière de mêler l’utile à l’agréable, si on peut dire. Oui, je sais. Lui faire confiance est étrange de ma part, mais quand on est désespérés…Mes retrouvailles avec Dean sont beaucoup plus larmoyantes que mes anciennes retrouvailles avec mon père, quelques années plus tôt. Intrigués, nous découvrons que c’est finalement un ange du nom de Castiel qui a ramené mon frère à la vie. Finalement intrigués, nous avons par la suite que c’était un ange du nom de Castiel qui a ramené mon frère à la vie. Maintenant que Dean et moi sommes retrouvés, j’ai un peu honte de cette période « ami-ami » avec Ruby, compte tenu de ce qui s’est passé. Mais l’ange n’est pas dupe, et fait part de ses soupçons à Dean. Ce-dernier le prend mal, et il a de quoi : à son retour, je lui ai promis que j’avais arrêté d’utiliser mes pouvoirs. Je lui ai menti. Il me demande d’arrêter tout. Mes pouvoirs, le sang, Ruby. Impossible. Je ne suis plus le Sam si sensible et émotif qu’avant ; je suis déterminé. Le sang de démon…C’est comme ma drogue, il me redonne des forces et accroit mes pouvoirs, jusqu’à ce que j’en devienne totalement dépendant .C’est tellement bon. Et lié au sexe, encore mieux. L’Apocalypse, paraît-il, approche de plus en plus. Ruby ne cesse de répéter que je suis le seul à pouvoir l’arrêter, même si les anges ont dit la même chose à Dean. Je deviens un monstre, et Dean ne s’est pas caché pour me le dire…J’ai vu son regard, j’entends encore le ton de sa voix. Je sais qu’il le pensait vraiment…Mais pour moi, de toute façon, il n’a jamais cherché à me comprendre. Il est tellement égoïste, toujours sa petite personne. Tant pis si un monstre, c’est ce qu’il a fait de moi. Mais qu’il l’assume au moins, au lieu de m’accuser injustement. Aveuglé, voilà ce que je suis. Je trouve rapidement refuge auprès de Ruby, même si j’ai encore cette douloureuse impression qu’une partie de moi est morte lorsqu’elle j’ai laissé Dean, blessé, après notre bagarre.

Pour m’arrêter à temps, avant que je ne m’enfonce un peu plus dans l’obscurité, avant que mes pouvoirs fassent de moi ce que je ne suis pas, Dean m’a appelé et m’a adressé un message. Un message qui appelait à la réconciliation, qui aurait du me faire entendre raison et me ranger de son côté au dernier moment. Mais un ange le trafique : le message d’excuses devient un message de haine : « monstre », encore. Au diable mes remords alors, le monstre comme le dit mon très cher grand frère suit Ruby dans sa tentative de tuer Lilith. Le couvent de Sainte Marie, on doit la trouver là. Et par je ne sais quelle manière Dean y est aussi. J’avais peur de tuer Lilith mais au final, je le fais, malgré un pressentiment dominant ; Ruby vient de nous enfermer à double tour dans la salle. Pourquoi ? Je n’aime vraiment pas l’air qu’elle a sur le visage… La mort de Lilith est en réalité la dernière étape pour ramener Lucifer dans ce monde, soit le but premier de Ruby, la raison même de tous ces faits et gestes. Humilié et plus que blessé, trahi, je laisse mon frère la tuer avec son propre couteau. Trop tard pour les excuses : Lucifer est de retour.



Préférer un démon à mon frère m’a fait perdre la confiance de Dean. Compréhensible, pas vrai ? On se sépare. Encore. Je suis mort d’inquiétude mais je ne préféré rien dire, je crois que ça vaut mieux. Seul, il m’arrive de revoir mon ancienne petite amie, Jessica. Je lui parle de tout, je me confie à elle. Ses réponses sont étranges, comme si elle aussi ne voit que le Mal en moi. Mais je refuse : je ne suis pas quelqu’un de mauvais. Finalement, je réalise que cet être est tout sauf Jessica : c’est Lucifer en personne, qui a pris sa forme pour entrer plus facilement en contact avec moi. Il m’informe que je suis son véhicule, son vrai véhicule, le seul capable de le contenir entièrement. Impossible pour lui d’investir mon corps sans mon accord : il a beau être le Diable, c’est un ange avant tout. Je ne dirai jamais « Oui ». Enfin, après de longs jours de silence radio, Dean m’appelle pour que l’on reprenne la route ensemble. Je le trouve changé mais je ne lui dis pas. Je me garde aussi de parler de Lucifer – nous qui voulions repartir sur de bonnes bases…

La guerre n’a jamais semblé aussi proche de nous. Coup du destin, nous faisons la rencontre pour le moins suprenante de notre…frère, Adam Winchester. Je commence à penser qu’on n’a jamais vraiment connu notre père, finalement. Mais ce n’est pas le plus grave : il dit pouvoir aider les anges, tout comme ces-derniers l’ont dit à Dean il y a quelques temps. Zachariah ressort du placard et nous refait un grand numéro : il force presque Dean à dire oui à Michel pour être son véhicule. Et alors que je pense que tout est fini, moi et Adam en sang, blessés, Dean à la cheville de Michel…Tout change. Il tue Zachariah et le temps presse : partir avant que Michel, invoqué par Zachariah, n’investisse le corps de Dean. Mais là encore, un nouveau sacrifice naît : fou de ne pas pouvoir avoir Dean, Michel fait d’Adam son véhicule. Puisqu’il est mon frère dans tous les cas, investir son corps ne pose aucun problème avec la Prophétie.

En tuant Lilith, j’ai tout décleché. Il est donc normal que ce soit moi qui termine le tout en enfermant Lucifer dans sa cage, et qu’il y reste, une bonne fois pour toutes. La confrontation entre Michel et Lucifer se fait de plus en plus pressante ; c’est moi qui sauterai. Je dirai oui à Lucifer, je réussirai à prendre le dessus sur lui, et je l’enfermerai ensuite pour toujours. J’ai eu du mal à faire avaler la pilule à Dean et à Bobby, mais ça reste la meilleure des choses à faire.

Nous arrivons à le localiser à Détroit. Je me gave de litres et de litres de sang de démon pour être assez fort lors de ma confrontation « mentale » avec lui. Nouvel échec : il arrive à prendre pleinement possession de moi. Je le vois tuer, massacrer, mais je ne peux rien faire. Je ne peux pas l’arrêter. La confrontation arrive enfin. J’ai envie d’hurler à Adam de s’en aller, mais en face de « moi », ce n’est pas Adam : c’est Michel. Dean arrive et s’en mêle. Il va se faire tuer…Tout dégénère vite, trop vite. Michel disparaît. Castiel meurt Bobby meurt. Et Dean….Oh, je sens ses os se craquer sous mes phalanges, au fur et à mesure que Lucifer frappe de plus en plus fort. Mais quelque chose se passe, quelque chose d’inattendu : je me souviens. J’arrive à reprendre le contrôle. Mon lien avec Dean est beaucoup plus fort que toute la rage du Diable, ce qui permet de prendre le dessus sur lui. Inspirant à grand peine, je regarde mon frère, le visage en sang.

« - Ça va aller Dean… Ça va aller… »

Vite. Vite ! Les bagues. Je fouille dans ma poche et les lance sur le sol. La fosse s’ouvre, j’y tombe avec Michel qui avait voulu m’en empêcher, pour respecter la prophétie.



Et puis un an sans plus rien du tout…Enfin. Si. Je suis revenu presque automatiquement après ma chute dans la fosse. Comment ? Mystère. Pendant un an, j’arpente plusieurs états, fait la rencontre de certains membres de ma famille, du côté de ma mère. J’enchaîne les chasses, les coups bas et les meurtres, de glace. Pour moi, je fais mon boulot. Mais j’effraie tous ceux qui se trouvent autour de moi. Je mets Bobby au courant de mon grand retour : je n’échappe pas aux tests habituels, mais c’est non sans émotion qu’il apprend que je suis bel et bien en vie. Nous sommes tous les deux d’accord : hors de question de le dire à Dean. Il a honoré ce que je lui ai fait promettre avant de sauter : il est revenu à une vie normale, il est heureux auprès de Lisa et Ben. Hors de question de lui retirer ça. Mais finalement, je reviens à lui, et après la tension de départ (j’aurai du le prévenir dès le début, selon lui…), nous décidons de reprendre la route ensemble. Mais il me trouve changé ; je sais que quelque chose cloche chez moi, mais je ne le dis pas. Depuis que je suis revenu, je ne dors plus : c’est normal, ça ? Finalement, c’est après un accident avec des vampires, où Dean m’a vu le laisser délibéremment transformer, que Castiel me passe au crible. Son jugement est sans appel : mon âme a disparu. Elle est restée dans la cage, avec Lucifer et Michel. Dean veut la récupérer à tout prix. Moi, j’y tiens moyennement : si les anges et les démons s’accordent à dire qu’elle sert de défouloir aux deux trouducs et que me la remettre serait comme me tuer, je ne fais pas la sourde oreille.

Et pourtant…Pourtant, Dean réussit à s’arranger avec la Mort, Chevalier avec qui il a toujours eu une relation plus ou moins spéciale. Elle réinstaure mon âme tout en forgeant un « mur » à l’intérieur de ma tête, pour que je ne me souvienne ni de l’Enfer, ni de mes agissements. Alors que tous s’attendent à ce que ce choix me conduise à ma mort, ce n’est pas le cas : c’est le retour du Sammy calme, attentif, attentionné. Mais voilà : dans notre dos se joue quelque chose de bien plus gros. La conquête du purgatoire par Castiel et Crowley. C’est en comprenant (bien trop tard) que Castiel est en partenariat avec le Roi de l’Enfer qu’il en profite aussi pour me révéler que c’est lui qui est allé me libérer de la perdition. N’a-t-il pas fait exprès de me ramener sans âme pour que ça occupe toute notre attention, et ainsi faire son petit marché avec Crowley ? Quoi qu’il en soit, c’est ivre de pouvoir, qu’on a tous assisté à sa transformation, en ce « Dieu » ; Dean ne l’a pas laissé faire. En guise de revanche, Castiel brise le mur mis en place par la Mort, me faisant basculer dans la folie.



Castiel disparaît. Il n'y a plus que Bobby, Dean moi et...Le Diable. Oui, car je le vois partout. Conséquence du geste de Castiel. Lucifer me dit que mon frère, Bobby ou tout le reste, ça n'appartient pas au réel. Que c'est seulement un décor, un mirage. Que je suis toujours dans la cage avec lui, et que c'est son tout noueau jeu de torture pour passer le temps. Or, Dean lui, me dit aussi que Lucifer n'est pas réel. Qui est-ce que je suis censé croire ? Le Diable ne me laisse pas une seconde de répis: m'empêche de dormir, de me nourrir, de sortir. Il dit que si je veux que tout s'arrête, je n'ai qu'à me mettre une balle. C'est pas faute d'y songer. Mais quelque chose en moi veut se battre, encore.

Comme si ça ne suffisait pas, de nouvelles bestioles sont apparues: les léviathans. Mais avant que je ne puisse en apprendre plus sur elles, il a fallu m'hospitaliser. Mon état empire. Un vrai cauchemar. Le Diable m'en fait voir des vertes et des pas mûres. Je suis épuisé, méfiant, affamé. Déprimé, aussi. Car il ne dit pas que des mensonges, il dit aussi la vérité. Une vérité qui me ronge.

Le pire, c'est la lobotomie. Démon, pas démon, Lucifer ou non, je ne sais pas qui me l'exerçait. Tout ce que je sais, c'est que ça fait un mal de chien. Assez mal pour savoir qu'au moins ça, c'est réel. Et puis, alors qu'un jour comme un autre, je vois Lucifer s'asseoir sur mon lit...

« - T'es...T'es pas réel... »
« - Sam...ça risque de faire mal. Et si je peux pas te le redire: je m'excuse de t'avoir infligé ça. »

Je me crispe en voyant la main du Diable s'approcher de mon front, convaincu qu'il va me tuer. Mais alors, le souffle mon manque, je prends une profonde inspiration. Je me sens bizarre, comme si quelque chose me quittait. J'entends les cris de mon frère, mais tout est très lointain. Enfin, je réouvre les yeux et les détails se font plus nets. Ce n'est plus le Diable sur mon lit, mais Castiel. Je comprends rapidement qu'il s'est sacriifié en prenant mon mal à ma place. Le laisser dans cet hôpital, ça me fait mal, mais je suis Dean sans rien dire. On a du boulot...

Je reprends la "chasse" doucement, sous la surveillance de mon frère. Enfin, pas vraiment une chasse. On se concentre surtout sur les léviathans, sur une manière de les tuer. Surtout quand ils prennent notre apparence, ces salopards. Finalement, c'est Franck, une ancienne connaissance de Bobby, qui nous aide le plus à comprendre ce qui les constitue. Mais c'est Bobby, ou plutôt Joddie Mills, le shériff, qui trouve sans le vouloir la meilleure manière de les tuer. Il ne faut pas tarder à les tuer avant qu'ils nous tuent; Dean et moi étions d'autant plus motivés que leur chef, cet enfoiré de Dick Roman, avait abattu Bobby. Une perte de plus. La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Mais alors que la folie de Cas, le mot de Dieu et un prophète se mêlent aux noeuds de toute cette histoire, nous réussissons à trouver un moyen d'atteindre Dick: l'os d'une sainte. Une arme suffisamment puissante pour l'envoyer rôtir Dieu sait où. Enfin, peut-être pas "Dieu"...Bref, vous m'avez compris. Le plan est simple: je sauve Kévin, le prophète enlevé par Dick, pendant que Dean et Castiel s'occupent de lui faire la peau. Mais alors que la première partie du plan se débrouille plutôt bien, on ne peut pas dire la même chose de la suite. J'arrive avec Kévin dans le bureau de Dick, où l'os de la sainte lui est enfoncé au travers de la gorge. Il faudrait partir le plus vite possible, avant que les autres léviathans ne viennent venger leur chef.

Mais quelque chose de bizarre se passe: Dick explose, évacuant de la boue noire de partout, leur sang, d'après ce que j'ai compris. Bien, il est mort j'imagine, mais...Où sont Dean et Cas ??! Je n'ai pas le temps de me poser la question bien longtemps que Crowley apparait et dérobe Kévin sous mes yeux. J'ai beau l'assaillir de question pour savoir où ils sont passés, mais il ne crache pas le morceau. Il ne fait que répéter que j'ai eu ce que je voulais: la paix et la tranquilité. Seul, j'ai bien tenté de les chercher, mais sans grand succès. Par où commencer ? Trop fatigué, je suis devenu fataliste. Je me suis éloigné du monde de la chasse et j'ai rencontré Amelia. Je ne sais pas si je suis amoureux d'elle. Je tiens à elle, ça oui. Mais, de l'amour ? Je sais pas. On a vécu tellement de cauchemars tous les deux. Disons que c'est ma bouée de sauvetage qui m'empêche de voir la réalité en face.